au fil du temps sur place

au fil du temps sur place, ce sont des fotos. un peu comme dans un petit carnet.





10h14. Une nouvelle fois je me suis couché vers 4h40 du matin. J'ai de plus en plus de mal à me lever et si je n'avais dit à Clément avant mon départ que je lui ramènerai des fotos de vaches, je serai bien resté au lit.

Me voici donc dans la cuisine, entrain de presser des oranges, la bouche encore emplie de la bouffée océane 
du "jus" de l'huitre que je viens d'avaler vivante. Un yaourt, la douche, chaude, vraiment chaude. La fin du jus d'orange, l'appareil dans le sac, le foulard, la veste à capuche,
11h28.19.









Les yeux embués, le poil encore humide, l'appareil dans le sac à dos je sors sous la plus belle journée de la semaine et ses 9°C. Je marche entre les flaques sur le chemin qui me ramène vers l'entrée officielle du Lycée.
L'objectif de ces fotos promises à Clément, une fois les pieds posés sur le bitume devient lointain. Me voici là, là où je suis, avec un appareil foto dans le sac.
Un vieux proverbe dirait, moins l'appareil est accessible, plus il est difficile de s'en servir.
Mais j'ai l'habitude de ce vieux proverbe parce que je n'ai jamais l'appareil autour du cou, du moins avant de l'avoir à la main.

J'adore les exercices, même si je suis très timide et que celà me demande presque toujours beaucoup d'efforts, parce qu'ils sont une possibilité de me confronter à autre chose qu'à la théorie intérieure de ma pensée.
Les exercices me sont nécessaires pour construire cette pensée, pour m'ouvrir... et parfois aussi pour me refermer.
Je vis ma vie dans cette alternance mais là, je pose le sac à terre et prend l'appareil en me disant que moi, qui demande aux élèves de prendre de quoi photographier quelque chose, quoi que se soit dans un premier temps au moins, je me dois au moins de me plier à la contrainte que je leur impose pour pouvoir leurs en parler.
11h41.14.









Je poétise déjà plus exalté qu'avant de faire la précédente. C'est toujours comme ça. J'ai toujours peine à sortir l'appareil pour faire la première foto. Ensuite souvent il faudrait forcer pour me le retirer des mains... Parce que les moments passés à ausculter le monde à travers la fenêtre rectangulaire de la camera sont si exaltants !

Les choses se précisent parce qu'elles touchent mon monde intérieur d'une manière inconsciente, comme dans le cas présent. Commencer à un moment donné à faire des fotos... sans but (?), en tout cas sans obligation de résultat ; des fotos qui vont ponctuer un trajet spacio temporel.. et tout ça à Neuvy bien sûr !

La foto, acte conscient puisqu'il s'agit de décider d'appuyer sur un déclencheur, devient une peinture.... Une peinture qui utilise des propriétés physiques chimiques. Une fois peinture, elle me laisse le temps de la réflexion que je saurai lui accorder. Elle devient "immuable".

Pourquoi est-ce que j'ai fait cette image comme ça, exactement, je n'en sais rien, mais ce que je sais, c'est qu'il s'agit là d'un mélange d'instinctif et de raisonné puisque j'ai pris grand soin dans très peu de temps à réaliser ce cadrage.
Ma volonté était d'horizontaliser en entier le panneau "exploitation" sur le haut de l'image avec une exposition au plus proche de ma vision, en rendant trace des traces de cette exploitation et du fait qu'on y soit bien qu'on y vienne.
Je dis on parce que, si au moment où je vais permettre à la lumière de conserver ce souvenir je pense seul (?), là maintenant, je t'ai déjà "permis" via sa peinture, de te confronter au résultat photographique dont je te parle.
11h41.49


je crois qu'en anglais je peux dire... work in progress.










11h43.45.







11h44.18.







11h45.20







11h46.30.







11h48.24.







11h53.55.







11h58.29.







12h03.38.







12h04.59.







12h06.22.







12h08.44.







12h09.56.







12h17.54.







12h21.35.







12h23.29.
Le décalage horaire. A partir de là je peux douter de la nécessité de préciser le temps puisque cette précision s'avère... inexacte.
Quoi qu'il en soit, quand quoi où comment par qui par quoi pourquoi pourquoi quand quoi ou comment où quoi, pour qui et pour quoi etc....











Me voici donc, après 1 heure passée avec les 4èms, à Moulins. Là c'est l'IUFM. C'est amusant comme tout à l'heure je n'ai pas dit le nom de ce que je photographiais.. le nom de la vache et du mouton s'entend !







L'IUFM et le CDDP partagent l'espace qui les séparent. J'ai soif à force de parler toute la journée. Là, dehors, ça va, je peux boire l'eau de l'air.
Sébastien m'aide à mesurer avec 1 bout de ficelle une partie de l'espace intérieur pour prépare l'xpo.













A Moulins vers 18h (pardon pour la médiocre précision) , si tu veux passer par le pont Regemortes il y a des bouchons propices à pouvoir prendre des fotos au volant sans forcément y risquer sa vie.













D'un côté la cheminée.
















De l'autre, je ne sais plus vraiment ce que je photographie.
Peut-être que j'essaie d'échapper aux silhouettes de ces danseurs, les corps tordus, leurs cris étouffés par du béton.
Ils (ils ?)... Ils et Elles ne font qu'un qui danse dans les flammes. Les corps sont vides. Maintenant. Partis en fumée...


















Monument situé après Regemortes sur le rond-point en direction de Neuvy, vu depuis Neuvy.

Je pensais à Platon en appuyant sur l'accélérateur pour ne pas caler après avoir repris la voiture. Je fis le tour du rond point plusieurs fois.
Je vois défiler les ombres dans la lumière, me demandant précisément si ce que je vois est à l'image de ce qui est.
En tout cas je fais avec.













Monument situé après Regemortes sur le rond-point en direction de Neuvy, vu depuis Moulins.

Je n'aime pas cette foto.










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